Giallo Oscuro, Bongo Joe Records, vol I, 2017 |
Giallo Oscuro, Bongo Joe Records, vol II, 2017 |
Disques vinyles disponibles chez Bongo Joe Records, 9, place des Augustins à Genève, à commander sur http://www.bongojoe.ch/ et distribués en Suisse et à l'étranger.
Giallo Oscuro rend ainsi un hommage à cette période de l’histoire qui fut un âge d’or de la musique en Italie comme dans de nombreux pays. Un âge d’or qui doit beaucoup à la créativité et à l’inventivité de grands chefs d’orchestre, d’arrangeurs et de compositeurs tels que Bruno Nicolai, Riz Ortolani ou Ennio Morricone, à leurs audaces stylistiques et sonores, à la nouveauté de leur travail sur l’instrumentation et à leur art de l’orchestration.
Ce spectacle tente aussi de mettre en relief les nombreuses innovations musicales de l’époque qui annonçaient déjà la naissance de courants musicaux : des sonorités et des textures que l’on retrouve dans l’écriture de la musique contemporaine, la musique concrète, électro-acoustique, free-jazz, noise, rock.
Giallo Oscuro explore dans ce concert un répertoire constitué principalement de ballades – interprétées originellement par Mina, Rita Pavone ou encore Donatella Moretti – de chansons d’amour et d’arrache cœurs. Pour retravailler cette musique, les musiciens se sont basés sur leur expérience de la musique improvisée, de la musique écrite actuelle ou électroacoustique et ont intégré les univers sonores d’Ennio Morricone. Ils ont également formé un ensemble atypique qui privilégie la richesse sonore et la diversité stylistique : deux chanteuses aux origines musicales diamétralement opposées, trois multi instrumentistes à vents, l’électronique…
Le jeu de scène évoque le temps où les orchestres et les chanteuses évoluaient sur des plans différents, parfois en décalages, parfois totalement déséquilibrés et toujours avec une importante focalisation sur la voix, l’orchestre étant en retrait, presque caché.
La mise en lumière – qui prend la place de la mise en scène – fait ainsi écho à la grande tradition des chanteuses de boléro, de jazz ou de soul, telles des icônes intouchables, lascives, dominatrices, femmes fatales, comme un tableau vivant issu d’un film noir.
John Menoud